Mercredi 9 octobre, 11 h 45 : l'information tombe
Mercredi 9 octobre, 11 h 45. L'information vient de tomber et l'ambiance s'électrise dans les murs de l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis). « Tu sais, tu es au courant, c'est fabuleux ! » : Martin Karplus, directeur du laboratoire de chimie biophysique vient d'obtenir le prix Nobel de chimie 2013, ainsi que ses collègues Michaël Levitt et Ariel Warshel. Un prix qui récompense leurs travaux sur la modélisation informatique des réactions chimiques.
Thomas Ebbesen, directeur de l'Usias*, en est presque ému. Dans les cinq minutes, les appels se succèdent sur son fixe, son portable et plusieurs collègues frappent à sa porte. Puis, il n'y tient plus : « Il faut que j'appelle Jean-Marie Lehn. » Jean-Marie Lehn est dans son bureau au dernier étage de l'Isis, les yeux rivés sur le site des Nobel. Il a d'ores et déjà prévenu Alain Beretz et se réjouit avec lui de ce nouveau prix. Lui-même a été distingué en 1987 par un prix Nobel de chimie. Les appels se succèdent également sur ses différents postes téléphoniques. « Je suis si content pour lui qu'il accède à cette reconnaissance officielle et médiatique : ce prix Nobel est plus que mérité ! On l’attendait d’ailleurs depuis longtemps. »