Des non-médecins en blouse blanche, debout sur la chaire, incarnent à tour de rôle un poseur de diagnostic de la guidola, mystérieux mal attrapé par consommation excessive de pizza, ou un patient souffrant du non moins loufoque kaobla, qui le fait léviter.
La scène, inhabituelle, se passe dans le grand amphithéâtre de la Faculté de médecine. Pas d’usurpation d’identité derrière ces situations, mais un rendez-vous d’un genre nouveau. Baptisée « conférence improvisée » à défaut d’un terme existant plus adéquat, l’initiative en revient à l’Erege, qui a fait de la promotion de la réflexion éthique son cheval de bataille. L’idée de conférence improvisée à Strasbourg a d’ailleurs germé lors des Etats généraux de la bioéthique, auxquels il a pris part.
Quatre thèmes ont été définis, un pour chaque soirée : doute et certitude, confiance, mort et tact, à chaque fois dans le soin. Elles se déroulent chaque mercredi soir, jusqu’au 2 octobre. Sur scène, les comédiens sont sensibilisés à ces thématiques complexes pour les néophytes – sans être toutefois trop rentrés dans la technique, le débat devant rester accessible – et encadrés par une metteuse en scène, Garance Guierre. Pour le reste, l’improvisation est reine. La preuve : c’est le public qui forge à coup de syllabes les maladies imaginaires et aiguille par ses votes la suite à donner à l’histoire. L’interaction, voire la provocation, sont volontairement recherchées.