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15/09/16
Sophie est étudiante en 3e année de Langues étrangères appliquées (LEA). En plus de l’anglais et de l’allemand, elle a choisi d’étudier l’alsacien… et d’en faire une exposition avec ses collègues de promotion.
Comme bon nombre de jeunes Alsaciens de sa génération, l’alsacien, elle connaît : « Mes grands parents parlaient alsacien, mes parents le parlent encore, mais de mon côté, faute de pratique, j’avais perdu beaucoup de mes acquis », déplore-t-elle. Suivre les enseignements proposés par le Département de dialectologie alsacienne et mosellane a été pour elle l’occasion de s’y remettre et de reconsidérer son point de vue. « L’alsacien n’est pas seulement la langue de nos parents, c’est encore la nôtre », commente-t-elle.
Pour valoriser le travail des étudiants en dialectologie, Pascale Erhart, enseignante et directrice de ce département, leur propose de réaliser une exposition. « Je ne voulais pas que ce soit un travail imposé, mais bien un projet qui recueille l’adhésion des étudiants. Sur la base de leur enseignement, ce sont eux qui ont choisi les thèmes qu’ils voulaient traiter ». onze étudiants ont travaillé pendant un semestre sur ce projet pour livrer au final une exposition de posters qui répond aux questions suivantes : Qu’entend-on par "l’alsacien" ? Qu’est-ce que la dialectologie alsacienne ? Qu’est-ce que la littérature alsacienne ? Quelle est la place de l’alsacien à l’université ?
Au final, on ne ressort pas de cette exposition en sachant parler alsacien mais on sait de quoi on parle. « Avec ce projet, nous voulons casser l’image poussiéreuse que peut avoir l’alsacien auprès des étudiants et montrer la richesse de ce dialecte. » explique Sophie qui aujourd’hui se dit très fière de parler l’alsacien.
Une richesse qui ne se limite pas au seul territoire alsacien puisque la dialectologie en plus d’étudier la variation dans l’espace de ce dialecte s’intéresse également aux apports d’autres langues comme l’allemand ou le français à l’alsacien. C’est un dialecte qui continue à s’inventer.
Le téléphone portable, par exemple, a ainsi trouvé place dans le vocabulaire alsacien avec le mot « Hossebipser », littéralement la pantalon qui « bipse ». « En plus de cette richesse linguistique et culturelle, la connaissance de l’alsacien reste également un atout pour l’apprentissage d’autres langues comme l’allemand et l’anglais », argumente Pascale Erhart. La boucle est bouclée.
L’exposition est visible jusqu’au 30 septembre 2016 à la Bibliothèques de langues (Patio – 22 rue Descartes) puis à l’Espe à partir du mois de novembre. Repéré par l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA), l’exposition pourrait également parcourir plus largement le territoire.